Lettre au Coronavirus
Lettre au Coronavirus – Il nous surprend non seulement par son agressivité, mais aussi par ce qu’il nous offre généreusement. Un ralentissement social et une prise de conscience individuelle et collective. Le Covid-19 n’a pas de couleur de peau.
Cher Covid,
Sans couleur ni narcissisme, tu touches tout le monde. Du plus discriminé au plus haut placé. Tu mets nos corps à mal, nos âmes à rude épreuve et remets nos invincibilités en question. Tu nous pousses à faire des réflexions.
Ton pouvoir de persuasion est bluffant car comme par magie, tout le monde reste à la maison. Des villages entiers se sentent soudés. Ils appartiennent à la même espèce et se sentent en danger. Les gens sont isolés mais communiquent et s’organisent pour venir en aide aux plus faibles. Ils prennent le temps de se demander « comment ça va ?»… pour de vrai !!
Une société qui ralenti
Ami Coronavirus, tu nous ralentis. Tu pousses notre économie à une remise en question totale de son fonctionnement. Tu nous rappelles que l’humanité n’a ni couleur, ni statut. Tel un maître, tu nous apprends à regarder la nature, à nous rendre compte que c ‘est le printemps, que les bourgeons ont poussé à la vie et qu’un nouveau cycle est en train d’advenir.
C’est la même chose depuis des millions d’années. Pourtant, nous l’avions presque oublié. Agglomérés dans des villes grises, nos âmes sont errantes à la recherche de sens dans des mécanismes de consommation en tout genre. Tu nous as sûrement sauvé.
Cher Covid, tu as mis d’accord dirigeants et population. Persécutés et persécutants. Initiés et apprenants. Tu nous as probablement tous réunis.
Tu as mis notre existence au centre de nos préoccupations… surtout ne pas tomber malades ! Des petites maladies en tout genre peuvent ne pas trouver de médecins disponibles, alors nous sommes attentifs. Nous nous soignons, ne faisons pas d’excè et nous couvrons bien pour sortir. Nous soignons notre foi. Pour couronner le tout, nous nous sentons portés par notre responsabilité vis-à-vis du collectif.
Encore une surprise pour les humains que nous sommes devenus. Finalement, nous avons bel et bien besoin les uns des autres.
Au diable les individualismes. Le salaire à la fin du mois. Le resto du samedi. Le ciné avec les enfants. Rien de tout ça ne compte vraiment. Ce qui compte, c’est notre profonde humanité et sa subsistance.
Par conséquent, cher Covid, merci pour ce retour forcé à l’essentiel. Pour nous avoir rappelé, à travers nos fragilités, que la voie du milieu est à considérer avec plus de responsabilité.
Et puisqu’aucun changement ne se fait sans effort… bon courage à tous.
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