La radicalisation chez les jeunes : une alternative au manque de héros du XIX siècle
La radicalisation chez les jeunes – Nous assistons aujourd’hui à l’émergence de nouveaux phénomènes sociaux chez nos jeunes. Parmi les plus inquiétants, la radicalisation. Cet article cherche à donner des pistes de compréhension de l’émergence de ce phénomène. Il s’agit de partir du manque de repères et de modèles chez nos jeunes.
A chaque époque un héros
Notre société actuelle souffre d’un manque de repères identificatoires pour nos jeunes. Les « héros » représentant des valeurs sociétales importantes sont très peu nombreux. Ce constat peut nous amener à réfléchir sur le phénomène de la radicalisation.
En effet, les sociologues nous montrent comment à chaque époque de l’histoire de l’humanité, la population a été portée par une cause à défendre. Depuis que l’homme dispose d’assez de ressources pour satisfaire les besoins de base nécessaire à sa survie, il a pu s’occuper des phénomènes sociaux. Les différents mouvements de l’histoire de l’humanité, depuis Alexandre le Grand jusquà Abraham Lincoln en passant par Nelson Mandela, mettent en scène ces héros des temps passés.
Si ces personnages représentaient des causes dans lesquelles s’engager, aujourd’hui on les trouve avec difficulté. L’horizontalisation de la société, l’accès au savoir et à l’information facilitée par le biais des réseaux sociaux relèguent le modèle humain au deuxième plan.
Le positif et le négatif : deux face d’une même pièce
Ce phénomène comporte des aspects positifs, comme l’accès à l’éducation facilitée, le développement de l’intelligence émotionnelle chez nos jeunes, l’augmentation de l’attention au bien-être général de la population, etc.
Cependant, l’envers du décor existe bel et bien. En effet, cette nouvelle organisation sociale favorise l’idée selon laquelle il est possible de tout exécuter par soi-même. Un individualisme grandissant qui provoque une rupture avec le collectif et la transmission intergénérationnelle. Le savoir ne vient plus des anciens, mais des ordinateurs.
Les mouvements sociaux ne sont donc plus représentés par un leader humain identifiable. Si certains jeunes ont un bagage psychologique suffisant pour trier les informations et faire leurs choix, il n’en est pas de même pour tous. Bien que l’accès au savoir soit plus facile, il est très important de bénéficier de l’aide d’un adulte, pour faire des choix pertinents pour soi-même.
La radicalisation chez les jeunes
Dans l’ère où les adultes sont trop occupés à rester jeunes, ne valorisant ainsi pas leur propre expérience à transmettre, nous manquons de modèles. Faute d’un engagement social suffisant, perdus dans les méandres de l’information et guidés par une quête effrénée de l’identité, certains de nos jeunes se radicalisent.
La radicalisation peut être pensée comme une forme d’alternative, représentée par des leaders, là où les autres voies paraissent invisibles. Elle donne du sens à l’existence. Elle déresponsabilise des jeunes qui sont pris pour des adultes sous nos latitudes, mais qui sont encore des enfants en quête de parents. Autrement dit, elle comble une fonction sociale et psychologique qui tend à manquer.
Cette compréhension du phénomène, nous offre l’espoir d’un lendemain différent. En effet, je ne crois pas que les leaders de la radicalisation aient un pouvoir mystique que nous ne détenons pas. Je crois simplement qu’ils ont le pouvoir que nous leur laissons. Le temps est donc à l’engagement social et à la responsabilité collective.
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